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La plume des Narrat's
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31 mai 2008

A vous la plume

Il__tait_une_plume

A vous la plume!

Cette rubrique est dédiée aux créations des narrateurs que j'ai jugée bonne et méritant de se retrouver dans le journal de la bande.

...Les poèmes...

Les poèmes sont apparemment la spécialité des narrateurs c'est donc par ça que je vais commencer...

Sous cette verdure luxuriante

Un désert sableux
Seule âme errante
En ce lieu merveilleux.

De loin, le paradis
De plus près les Enfers
Ici tout est magnifique
Au devant de l'envers.

La pauvreté et la richesse
Se côtoient jour et nuit
Etre ici par paresse
Et accepter l'ennui,

Mais dans ce monde de feu
La pauvreté et la malchance
Tous les jours remporte sur ceux
Qui toujours sont sur le mauvais côté de la balance

Yamati


je hurle que je vais bien
je hurle que ce n'est rien
je hurle que je t'aime
je hurle que j'ai la haine
je hurle toute ma vie
je hurle en pleine nuit
je hurle ma colère
je hurle pour quoi faire ?
je hurle car j'en ai besoin
je hurle car si demain
je ne pouvais plus parler
alors ce ne serais plus la peine d'exister

Kayumie

Pars, pars sans te retourner
Sans me regarder
Pour ne peux voir mes yeux
Ou tombe des larmes bleues
Ne jamais te pardonner
Si tu a un regret
Laisse-moi m'endormir à jamais
Pour le reste de l'éternité

Stymo

...La Nouvelle du mois...

Ce mois-ci, c'est Yamati, préfète de serpentard, qui a réussi à faire paraître sa nouvelle ici pour nous faire profiter de ses talents de narratrice.

Si vous lisez ce texte, c’est soit que je suis mourant, soit parce que la faux de la mort m’a dérobé mon âme. Laissez-moi vous expliquer…Nous sommes en 1960, le 1er mai 1960 plus exactement. Moi, Pierre Rameau, 15 ans, jeune lycéen, part rendre visite à mes grands-parents dans le Cantal. Ainsi toute cette histoire commença :

Je me trouvai assis, dans le train de midi, épaulé par un homme à la mine sévère et une vieille dame à l’air fort sympathique. Je devais passer une semaine chez mes grands-parents maternels, ici, dans le Cantal, où mon grand-père, ancien photographe, a trouvé son havre de paix. Un magnifique petit manoir, paraît-il, datant du Moyen-âge qu’il avait acquis en très bon état et pour une bouchée de pain .J’avais hâte de les revoir et de découvrir cette perle rare … A l’entrée en gare, je vis à l’autre bout du quai le couple si attendu. Ils m’accueillirent chaleureusement, me demandant mille et une nouvelles de mes parents. Et c’est après un trajet tortueux que nous atteignîmes cette demeure qu’il m’avait fallu imaginer selon les paroles élogieuses que j’avais entendues jusque là. C’était une grande bâtisse de pierre recouverte d’une vigne vierge quasi amazonienne. De grandes fenêtres surplombaient un jardin envahi par la verdure. Un chemin de pierre d’un blanc éclatant traversait cette jungle pour nous amener devant une porte en bois massif qui nous dévoilerait l’intérieur de cette demeure inoubliable. Mes grands-parents me firent visiter les lieux en datant chacun des murs, chacun des tableaux et toutes les choses que peu d’autres à part moi ne pourront toucher aussi bien avec leurs yeux qu’avec leurs doigts. Nous discutâmes longtemps devant un repas bien mérité et passâmes le reste de la journée dans l’immensité végétale qui leur servait de jardin. Ce n’est que le soir avant d’aller me coucher que je fus attiré par cet objet. Un grand miroir qui recouvrait tout un pan du mur devant ma chambre. Il était entouré d’un cadre de bois noir comme la nuit, sculpté avec une grande finesse .Dans chaque coin, une sorte de signe correspondant à celui des gémeaux était représentée. Tout en bas avait été inscrite une phrase en latin dont j’ignorais la signification. Je décidai d’en parler le lendemain avec mon grand-père.
La nuit fut très agitée. Je n’arrivais pas à m’endormir. Ce miroir m’obsédait. Je ne savais que faire pour m’endormir quand je me rappelai d’un petit détail. J’avais certes beaucoup admiré ce miroir mais je n’avais pas regardé mon reflet .Je décidai alors de rattraper cette bizarrerie et allai sur la pointe des pieds rejoindre le reflet offert par ce mystérieux miroir. Que fut ma satisfaction quand je plongeai mon regard dans mes propres yeux. Mais je ne pouvais m’empêcher de penser que quelque chose n’allait pas. Je posai alors mon doigt sur la glace miroitante. Au lieu de sentir mon doigt s’arrêter pour caresser la froide dureté de la glace, je me rendis compte qu’il continuait de s’avancer dans une surface liquide .Frappé d’effroi, je retirai précipitamment mon index. Je vis alors sur la surface, qui avait retrouvé sa solidité, une trace de sang. Abasourdi, j’examinai l’extrémité de mon index. Du sang coulait. Je ne sais comment mais ce miroir avait assurément blessé mon doigt et aspiré du sang. Après cette réflexion, je levai courageusement mes yeux vers mon reflet. Ce n’était pas moi. Enfin…si ! C’était le reflet de mon corps mais pas dans la situation où j’étais. Je devais avoir le teint pâle et une expression terrifiée, alors que sur le miroir je me vis paisible, un sourire diabolique au coin des lèvres. J’en étais sûr et certain, ce ne pouvait pas être moi, pas mon reflet normal. Jamais je ne pourrais sourire ainsi. Mon reflet me fit un clin d’œil, ce qui acheva de me terrifier. Je me reculai brusquement contre le mur et fis tomber un masque africain, qui était maintenant bon pour aller à la poubelle. Je fermai les yeux et retournai dans ma chambre m’efforçant de tout oublier.
Le reste de la semaine se passa sans incident et je ne me risquai plus à regarder ce miroir. Mais le dernier jour, ma curiosité prit le dessus. Je m’avançai vers ce miroir qui me terrifié et osai regarder mon reflet. Rien. C’était bien moi avec mon air ahuri et mes mains tremblantes. Un peu rassuré, je portai mon index sur la glace. Pareil, rien de spécial. Une surface dure et lisse, normale. J’observai chaque recoin du miroir et du reflet quand je vis le masque. Ce masque que j’avais cassé la première nuit sans le vouloir et qui maintenant trônait sur des déchets. Dans le miroir, il me narguait. Comme si mon reflet ne l’avais jamais fait tomber…

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